
francesco arena / onze mille cent quatre-vingt sept jours
> see details> see images
Vernissage le jeudi 31 janvier à partir de 18h00
Commissaire de l'exposition : Florence Derieux
L’histoire politique récente de l’Italie est le matériau premier utilisé par Francesco Arena. À travers ses sculptures et ses installations, il mesure et se mesure en effet à l’Histoire, tout en portant un regard très personnel sur l’héritage de certains courants artistiques tels que le Minimalisme ou l’Arte Povera. Prenant pour point de départ des évènements politiques, sociaux, culturels ou religieux passés, il développe une œuvre qui, conjuguant des aspects aussi contradictoires que l’objectivité et la subjectivité, la dimension historique et individuelle, peut tout à la fois être perçue comme une représentation personnelle de moments historiques fondateurs ou un portrait de l’artiste en tant que produit de l’histoire.
Le projet pensé par Francesco Arena pour le FRAC Champagne-Ardenne, et intitulé Onze mille cent quatre-vingt sept jours, est le résultat d’un long processus de réflexion dans lequel les interventions sur la forme et la matière ne représentent que l’étape finale d’un engagement sur des thèmes liés au contexte de présentation de l’exposition. L’artiste s’est ainsi penché sur l’histoire de la ville de Reims, s’intéressant à la période de l’entre-deux guerres et de reconstruction de la Cathédrale, très largement financée par de riches mécènes américains sollicités par John D. Rockefeller Jr., et plus spécifiquement à la deuxième guerre mondiale et à la période de guerre froide qui s’ensuivit. Ainsi, les œuvres créées reflètent d’une part une période de paix qui constitue un hiatus entre deux guerres, un moment de reconstruction et d’invention et, d’autre part, un moment de reddition et de réconciliation, d’annihilation et de définition de nouvelles frontières auxquels l’artiste se mesure physiquement au travers des limites imposées par son propre corps.
Francesco Arena est né en 1978 à Torre Santa Susanna, Brindisi (Italie) et vit et travaille à Cassano delle Murge, Bari (Italie). Il a reçu le prix « Premio New York » 2012-2013 (avec Anna Franceschini) attribué par l’Académie Italienne, le Ministère des Affaires étrangères et l’Institut culturel italien à New York où il est actuellement en résidence à la ISCP Gallery (International Studio and Curatorial Program). Francesco Arena a récemment réalisé des expositions personnelles au Museion – Museo d’arte moderna e contemporanea, Bolzano ; Fondazione Ermanno Casoli, Fabriano ; Peep Hole, Milan ; De Vleeshal, Middelburg ; Brown Project Space, Milan. Il est représenté par la galerie Monitor, Rome.
L’exposition de Francesco Arena a reçu le soutien de la galerie Monitor, Rome.
Avec le soutien de Champagne Pommery

émilie pitoiset / les actions silencieuses
> see details> see images
Vernissage le jeudi 31 janvier à partir de 18h00
Commissaire de l'exposition : Florence Derieux
Au sein des œuvres d’Emilie Pitoiset, la narration oscille entre le document et l’invention, et renvoie le visiteur à ses propres facultés de perception – elles aussi limitées par des contraintes comme le besoin de discerner à tout prix la vérité de l’illusion. Sa démarche s’articule également autour du déséquilibre entre le dernier point d’appui et la chute, dont le mouvement conduit d’un point à un autre. Un phénomène qui devient inhérent aux formes qu’elle produit, jusqu’à créer un basculement de situation, notamment du fait de leur instabilité narrative.
Ainsi, le passage d’un état à un autre induit de fait la répétition, mais également le passage d’une réalité à une projection fictionnelle. Ce mouvement d’oscillation sert de principe narratif à l’artiste, en posant notamment la question de savoir ce qu’il s’est passé dans l’entre-deux ; une manière pour Emilie Pitoiset d’organiser le récit comme elle l’entend. La reconstitution, le rituel, l’incarnation, le retard constituent donc des moyens d’élucider l’écart entre des événements passés et le présent, tout en révélant ce qui a pu se produire hors-champ, et qui reste d’ordinaire invisible.
Pour son exposition au FRAC Champagne-Ardenne, Emilie Pitoiset a conçu un projet inédit intitulé Les actions silencieuses. Se développant dans toutes les salles de l’étage, ce « récit temporaire » interroge le passage de l’objet au rang d'objet ritualisé qui, désormais chargé d’une aura particulière – due au contexte de présentation –, prend son indépendance significative. Cette notion de rite, sous-jacente à l’ensemble de l’exposition, indique ainsi un changement d’état, un passage à la relique, au vestige d’une action passée.
Émilie Pitoiset est née en 1980 à Noisy-Le-Grand et vit et travaille à Paris. Elle a exposé au FRAC Champagne-Ardenne à plusieurs reprises dès 2006 et plusieurs de ses œuvres sont entrées dans la collection en 2007. Elle a obtenu une bourse et résidence de la Fondation Hermès en 2011 et a été lauréate du Audi Talents Awards en 2010. Émilie Pitoiset a récemment exposé au Centre d’art des Églises à Chelles, au Confort moderne à Poitiers, au Casino de Luxembourg et à la Bielefelder Kunstverein. Elle est représentée par la galerie Klemm’s, Berlin.
Avec le soutien de Champagne Pommery