
recent acquisitions
> see details> see images
Works by Saâdane Afif, Tobias Bernstrup, John Bock, Frédéric Coupet, Honoré d'O, Dan Graham, Cécile Le Talec, Glenn Ligon, Mario Merz, Laurent Montaron, Philippe Ramette, Nathalie Rao, Glen Rubsamen, Frances Stark, Annelies Strba, Jean-François Texier

game over city / la ville en jeu
> see details> see images
Oeuvres de Tobias Bernstrup, Virginie Barré et Stéphane Sautour, Pierre Giner, Felix Stephane Huber, Palle Torsson
L'exposition Game over city/la ville en jeux présente plusieurs artistes dont le travail investit le nouveau champ de création que représente le monde des jeux vidéo. Ces artistes portent un regard particulier sur la relation entre l'échelle humaine et le langage architectural. A partir de moteurs graphiques de jeux vidéo, une nouvelle génération de créateurs fait émerger une esthétique numérique, et revisite ainsi le réel dans un monde parallèle. Ils révèlent ainsi les stigmates d'une perception nouvelle du monde. Tobias Bernstrup, Palle Torsson, Felix Stephan Huber, Virginie Barré et Stéphane Sautour, Pierre Giner évoquent ces paysages urbains, des terrains de jeu dont la forme, les décors, les mises en situation sont chargés de significations.
L'artiste français Pierre Giner propose une balade dans un road movie imaginaire. Tobias Bernstrup, artiste suédois, invite le public à déambuler à l'aide d'un "joystick", en parcourant l'urbanité superficielle recomposée de Potsdamer Platz à Berlin, dans un jeu en vision subjective 3D. L'artiste allemand Felix Stephan Huber campe le décor de son jeu de "shoot" au coeur de Alexander Platz, ancienne place centrale de Berlin Est. Des combattants s'affrontent dans ce lieu interstitiel, symbole d'une utopie déchue. Ces deux jeux s'inspirent non pas d'une représentation réelle mais de l'idée que véhicule le Berlin reconstruit. Avec ces oeuvres nous sommes au coeur de la notion de cités génériques, terme que l'architecte théoricien Rem Koolhas utilise pour qualifier les villes nouvelles.
La violence de ces mondes nouveaux est évoquée dans la proposition de Palle Torsson, Sam, où la balade d'une petite fille mitrailleuse, met en exergue la brutalité des comportements composés des personnages de jeux vidéo actuels. Le court métrage d'animation Rouge-Total de Virginie Barré et Stéphane Sautour déroule avec lenteur des images tout à la fois violentes, oniriques et mystérieuses. Ces créations mettent en évidence le formidable réservoir de violence contenue des jeux vidéo, défouloir sans limite que l'attitude physique passive et recroquevillée du "gamer" ne laisse pas transparaître.

emmanuelle huynh thanh-loan et cécile le prado / ellès
> see details> see images
Ellès est une oeuvre issue de la rencontre entre une chorégraphe, Emmanuelle Huynh Thanh-Loan, et une compositrice, Cécile Le Prado.
Le FRAC Champagne-Ardenne s'associant à Césaré, studio de création musicale, et avec le soutien du Manège de Reims Scène nationale, produit cette installation sonore, qui se situe à l'écart des frontières qui séparent traditionnellement danse, musique et arts plastiques.
Ellès est le témoin de l'entrelacs dans lequel nous nous tenons. Le monde imprime ses événements dans nos corps en même temps que ceux-ci ne cessent de le reconfigurer. Il est donc question des répercussions du vaste corps du monde en nous-mêmes ainsi que de la résonance de nos corps singuliers dans ce monde.
Ellès est un geste lisière par lequel la musicienne et la chorégraphe se proposent d'"espacer", c'est-à-dire d'organiser des formes, formes sonores en l'occurrence, dans un comportement spatial.
Les deux artistes travaillent ensemble à créer de petites articulations, objets sonores hybrides entre leurs deux imaginaires. Elles mettent en scène des modèles d'échange dehors-dedans: ondulations, tremblements, propagations, densifications, retraits, immobilité. Le comportement du son dans l'espace, sa chorégraphie proposent une réalité dont le visiteur est invité à faire l'épreuve:tout d'abord à l'intérieur d'un espace périphérique que l'on parcourt seul, à fleur de peau, puis dans un espace central d'écoute partagée.

janaina tschäpe
> see details> see images
La solitude d’un ange, une sirène abandonnée, un visage respire dans une enveloppe fœtale, une femme d’eau en léthargie, les œuvres de Janaina Tschäpe apparaissent comme les souvenirs en fragments d’un rêve confus d’une nuit d’été.
De nationalité brésilienne, Janaina Tschäpe est née en 1973 en Allemagne et vit à New York. Une exposition monographique récente au Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofia à Madrid, ainsi qu’à la Galerie Catherine Bastide à Bruxelles, ont révélé en Europe le travail fascinant de cette jeune artiste germano-brésilienne. A travers la photographie, la vidéo, le dessin, la sculpture ou même l’installation, Janaina Tschäpe utilise son corps comme modèle d’une mythologie personnelle hybride, dans laquelle fourmillent des références, des légendes de la Grèce Antique, ou des mondes imaginaires des contes nordiques.
D’une qualité chromatique rare, ses images confondent avec finesse la mélancolie de la peinture et la photographie victorienne, le cinéma néo-réaliste et les modes fragmentés d’expressions contemporaines de la vidéo et de la photographie plasticienne. Les images sont des produits directs de l’imagination. L’intensité fictionnelle de ses œuvres, leur force narrative contrastent avec la simplicité des moyens mis en œuvre pour ces mises en scènes: décors naturels, accessoires réalisés par l’artiste à partir de matériaux modestes.
Cette artiste aux vies multiples identifie ses propres craintes et fantasmes aux personnages en lesquels elle modèle sa métamorphose. Janaina Tschäpe emporte toujours sa robe de sirène ou ses ailes d’anges et poursuit ses vies parallèles au gré des lieux, des décors, des lumières, où des contingences la mènent. Janaina Tschäpe affirme avant tout un pouvoir créateur qui lui permet, en tous lieux, de déployer en des vies simultanées les métamorphoses divaguantes des figures essentielles de l’intime. A Reims, elle prend possession de lieux magiques, la charpente de la cathédrale, la bibliothèque et les anciennes cuisines du Collège des Jésuites par exemple, qui deviennent décors de nouvelles transformations habitées d’une inquiétude douce.
A l’occasion de cette exposition, le FRAC Champagne-Ardenne édite une publication, véritable projet d’artiste sur la série inédite des Petites morts, série photographique que l’artiste mène depuis de nombreuses années.