Vernissage le mercredi 10 octobre 2018 à 18h30
Commissaire de l'exposition : Sonia Recasens
Avec les œuvres des collections des Frac Alsace, Frac Champagne-Ardenne et 49 Nord 6 Est - Frac Lorraine, de : Alice Anderson, Sylvie Auvray, Laétitia Badault Haussmann, Claude Batho, Rossella Biscotti, Peggy Buth, Miriam Cahn, Gaëlle Choisne, Dorit Cypis, Emma Dajska, Odile Darbelley & Michel Jacquelin, Lili Reynaud-Dewar, Ruth Ewan, Julie C. Fortier, Gloria Friedmann, Dora García, Anna Bella Geiger, Guerrilla Girls, Marie-Ange Guilleminot, Béatrice Helg, Barbara Kasten, Sister Corita Kent, Lea Lublin, Mirka Lugosi, Anna Maria Maiolino, Myriam Mihindou, Tracey Moffatt, Anita Molinero, Gina Pane, Ewa Partum, Laure Prouvost, Françoise Quardon, Martha Rosler, Laura Schnitger, Lili Thiessen et Nil Yalter.
Le palais du Tau accueille du 11 octobre au 9 décembre 2018 l’exposition Citoyennes Paradoxales. Fruit d’une collaboration entre les trois Fonds régionaux d’art contemporain de la région Grand Est et le Palais du Tau – Centre des monuments nationaux, l’exposition est l’occasion pour le public de découvrir sous un angle inédit des œuvres issues des collections du Frac Champagne-Ardenne, du Frac Alsace et du 49 Nord 6 Est-Frac Lorraine.
Conçue par la commissaire invitée Sonia Recasens, critique d’art spécialisée en histoire de l’art féministe, l’exposition Citoyennes paradoxales propose un parcours original dans l’ancienne résidence des archevêques de Reims pour sensibiliser le public à un enjeu d’actualité : la visibilité des artistes femmes dans les collections, les expositions et les ouvrages d’art. Une sélection d’une cinquantaine de photographies, installations, vidéos, dessins, affiches et peintures côtoient exceptionnellement les tapisseries, les sculptures et autres trésors du palais du Tau.
Le mot de la commissaire de l’exposition, Sonia Recasens :« Organiser une exposition pour révéler et dénoncer la sous-représentation des artistes femmes, c’est être confronté à un dilemme : affirmer pour refuser la différence des sexes. Ce paradoxe sert de point de départ à l’exposition, qui emprunte son titre à l’ouvrage de Joan W. Scott La citoyenne paradoxale. Les féministes françaises et les droits de l’Homme (1998). Dans cet ouvrage de référence, l’historienne américaine étudie le paradoxe du féminisme français tiraillé depuis la Révolution entre différence et égalité : se battre contre l’exclusion et pour l’universalisme, en faisant appel à la différence sexuelle, celle-là même que le féminisme tente d’éliminer.
C’est tout l’enjeu de l’exposition présentée au Palais du Tau dont l’organisation peut donner l’impression de marcher sur des œufs comme nous y invite l’installation performative et éphémère de l’artiste Anna Maria Maiolino, Entrevidas (1981), réactivée dans la Salle du festin – une salle qui accueillait le festin du sacre du roi, dont étaient d’ailleurs exclues les femmes. L’opération est délicate en effet, car il s’agit non seulement de dénoncer la violence symbolique d’un monde de l’art dominé par une vision masculine de la création, tout en évitant d’essentialiser les œuvres des artistes femmes par la production d’une catégorie surdéterminée par le genre. Un autre écueil serait de produire une exposition ethnocentrée, ne donnant à voir que des artistes blanches et/ou occidentales. Une prédominance que dénonce l’artiste aborigène Tracey Moffatt dans son film Artist (1999), projeté dans la salle basse. Ce montage est rythmé d’images présentant les stéréotypes véhiculés par Hollywood sur la figure de l’artiste. Des stéréotypes qui imprègnent l’imaginaire collectif, mais aussi les normes de représentation d’un monde de l’art ne comptabilisant en 2016 que 20 femmes au palmarès des 100 artistes les plus visibles dans le monde.
Embrassant pleinement son paradoxe, l’exposition ne suit aucun fil rouge thématique ou chronologique et propose au contraire un parcours libre, intuitif et subjectif pour donner à voir la diversité de la production des 28.4% d’artistes femmes contemporaines présentes dans les collections des trois FRAC de la région Grand Est*. Citoyennes Paradoxales réunit une trentaine d’artistes françaises comme Marie-Ange Guilleminot, Anita Molinero et internationales comme Ruth Ewan, Dorit Cypis, confirmées comme Miriam Cahn, Françoise Quardon ou émergentes comme Gaëlle Choisne, Julie C. Fortier, historiques comme Gina Pane, Nil Yalter ou tombées dans l’oubli comme Barbara Kasten et Léa Lublin, et des figures de l’art féministe comme les Guerrilla Girls ou Martha Rosler pour parler avec poésie, engagement et humour de féminisme, de domesticité, d’oppression, de « body shaming », d’exil, de représentation, de domination, de spiritualité… Des questions, qui résonnent particulièrement avec les enjeux secouant nos sociétés actuelles aux prises avec une crise migratoire, une montée des extrêmes, ainsi qu’une exceptionnelle libération de la parole des femmes sur les violences sexuelles, le harcèlement et les discriminations... Participant à cet élan d’émancipation, les créatrices du monde entier, du Festival de Cannes au Festival d’Avignon en passant par les Rencontres Arles, revendiquent l’égalité en matière de production, de rémunération et de diffusion.
Dans ce contexte de tensions et de transformations, Citoyennes paradoxales s’affirme comme une exposition, qui, pour paraphraser la pionnière du féminisme Olympe de Gouges, « n’a que des paradoxes à offrir et non des problèmes faciles à résoudre », espérant modestement contribuer à une prise de conscience collective pour que les choses changent. Enfin ! »
* 21,4% Frac Alsace – 26.8% Frac Champagne Ardenne – 37% 49 Nord 6 Est - Frac Lorraine
Palais du Tau
2 place du cardinal Luçon (parvis de la cathédrale)
51100 Reims
Du mardi au dimanche, de 9h30 à 12h30 et de 14h à 17h30
Dernier accès 45 minutes avant la fermeture
Avec les oeuvres d'Eva Barto, Éléonore Cheneau, Céline Vaché-Olivieri et France Valliccioni
Vernissage le jeudi 4 février 2016 à 18h30, en présence des artistes
Commissaire de l’exposition : Antoine Marchand
Jagna Ciuchta (née en 1977 à Nowy Dwor Mazowiecki, Pologne ; vit et travaille à Paris) développe une pratique protéiforme et processuelle, liée au statut même de l’exposition. Elle traite tant des formes qui servent à la représentation d’œuvres d’art – comme le display ou la documentation – que de la question d'autorité inhérente à une exposition produite dans un contexte donné. Elle mêle ces différentes problématiques dans ses expositions, où des mises en scènes originales accueillent des photographies de displays d’expositions vides, des fragments d’expositions passées ou des œuvres réalisées par d’autres artistes. Jagna Ciuchta invite ainsi régulièrement des artistes à participer à ses expositions, selon des protocoles de collaboration spécifiques. Cela crée des situations d’exposition qui sont à la fois collectives et individuelles, situations d’appropriation et de partage, où Jagna Ciuchta revêt un masque de commissaire, de scénographe, voire s’empare du rôle de l’institution elle-même.
Invitée par le FRAC Champagne-Ardenne à proposer une exposition au centre d’art contemporain Passages, à Troyes, Jagna Ciuchta offre avec Silver Cover un projet inédit, qui s’origine dans la collection du FRAC, et plus spécifiquement dans une œuvre réalisée en 1974 par l’artiste polonais Roman Cieslewicz, intitulée Femme Fatale. Bien que cette sérigraphie ne soit pas physiquement présente dans l’exposition, elle en est l’articulation principale, l’œuvre à partir de laquelle s’est développé l’ensemble du projet déployé dans les murs du centre d’art. Plutôt que d’emprunter des œuvres dans la collection du FRAC Champagne-Ardenne, Jagna Ciuchta a choisi d’inviter quatre artistes – Eva Barto, Éléonore Cheneau, Céline Vaché-Olivieri, France Valliccioni – qui n’y sont pas représentées, mais dont les problématiques entrent en résonance avec la collection du FRAC. Elle a ensuite conçu un « display » spécifique pour ces œuvres, les mettant en valeur tout en prenant un plaisir certain à se les approprier et à les manipuler. Entre volonté de partage, de travail collaboratif et une certaine forme de « vampirisme », Jagna Ciuchta déploie ici une mise en scène ambivalente, mais pleine d’humour, qui s’amuse des formes de présentation classique des œuvres d’art (le socle, la cimaise, le territoire de l’œuvre, la photo de documentation) et offre un nouveau point de vue sur les œuvres réunies ici.
Si cette démarche rappelle bien évidemment des expositions antérieures réalisées par l’artiste – avec notamment l'invitation faite à d’autres artistes et l'infiltration dans les rouages de l’institution – Jagna Ciuchta développe avec Silver Cover un projet inédit en cherchant cette fois à intervenir sur la collection elle-même. En proposant de possibles choix de développement de celle-ci (allant jusqu’à effectuer les démarches nécessaires à la présentation d’un dossier d’acquisition des différentes œuvres exposées), elle amène le visiteur à s’interroger sur le statut de l’œuvre d’art, les notions d’originalité et de signature, de représentation, de faux ou de copie…
En amont de l’exposition, Jagna Ciuchta est en résidence à Passages, à l’invitation du FRAC Champagne-Ardenne ; une résidence croisée qui lui permet de travailler directement dans les espaces du centre d’art, afin de créer une installation qui réponde également à la spécificité de ce lieu.
Avec le soutien de la Maison de Champagne Chassenay d'Arce
Centre d’art contemporain Passages
9, rue Jeanne d’Arc
F - 10000 Troyes
T : +33 (0)3 25 73 28 27
www.cac-passages.com
Exposition ouverte du lundi au vendredi, de 12h00 à 18h00
Entrée libre
Vernissage le jeudi 27 novembre 2014 à 18h30, en présence de l'artiste
Commissaire de l’exposition : Florence Derieux
À l’invitation du centre d’art contemporain Passages, le FRAC Champagne-Ardenne a convié l’artiste d’origine troyenne Hélène Agofroy à y présenter une exposition monographique, où sera notamment présenté son dernier film.
Au début des années 1980, Hélène Agofroy (née en 1953 à Troyes ; vit et travaille à Paris) entreprend une œuvre de sculpteur au sein de laquelle elle articule des formes géométriques faisant écho aux figures complexes qui construisent l’espace de la peinture de la Renaissance. Son intérêt pour la peinture et les enjeux du système perspectif ancre d’emblée son travail dans une réflexion sur les relations entre l’espace réel et concret de l’expérience et celui de la représentation, abstrait et culturel. Explorant les passages du plan au volume, les œuvres de cette période usent de procédures minimalistes et de la sérialité, la répétition, la variation de structures élémentaires et s’offrent à l’expérience du spectateur.
Dans les années 1990, son champ de référence s’élargit aux domaines de l’image et des signes. Le rapport à l’espace gagne celui de la présentation des œuvres. Les moyens se démultiplient ; peinture, installation, photographie, vidéo, textes, participent désormais de l’œuvre. L’artiste reste cependant attachée à l’idée de la forme, à la manière dont elle se constitue au sein d’un travail plastique et dont elle est identifiée par le spectateur selon le contexte où elle se donne à voir.
L’exposition au centre d’art contemporain Passages réunira le film Arrangements (2012) et l’installation Home-Scape (2005). Le premier suit les transformations d’une petite maison tout au long du 20e siècle jusqu’à aujourd’hui. Entièrement réalisé en studio, il place la notion de décor au centre des interrogations autobiographiques et de l’Histoire. Hélène Agofroy a vécu jusqu’à l’adolescence en face de l’usine à laquelle la maison était accolée. De ces souvenirs, elle a extrait un élément, le seul qui ait survécu à la fin de l’industrie textile : cette petite construction, maintenant déplacée au pied de terrains de tennis, sorte de « maison-témoin » du passage de l’industrie aux loisirs. Quant à Home-Scape, compilation d’archives consultables, elle rend compte du projet participatif Home-Made (2003) : une enveloppe contenant la maquette en carton de la maison évoquée plus haut était ainsi donnée à chaque participant, qui l’emportait dans ses voyages. Il était ensuite invité à la construire et à la positionner dans des lieux ou des situations de son choix, documentant son action par des photos ou vidéo postées sur le site internet dédié.
Avec le soutien de la Maison de Champagne Chassenay d'Arce
Remerciements : Centre national des arts plastiques (CNAP) - Ministère de la Culture et de la Communication, Paris
Informations pratiques :
Centre d’art contemporain Passages
9, rue Jeanne d’Arc
F - 10000 Troyes
T : +33 (0)3 25 73 28 27
www.cac-passages.com
Exposition ouverte du lundi au samedi, de 14h00 à 18h00. Entrée libre
Vernissage le jeudi 25 septembre 2014 à 18h00
En 2013, les 23 Fonds régionaux d'art contemporain français célébraient ensemble leurs 30 ans en organisant une importante manifestation nationale. Sous l’intitulé Les Pléiades, une référence à la fois littéraire et stellaire, les 23 FRAC ont élaboré un projet collectif et singulier qui prenait pour principe fondateur le regard des artistes et/ou créateurs sur les collections publiques. Tout au long de l’année, chaque FRAC a ainsi convié une ou plusieurs personnalités à concevoir, à partir de sa collection, une exposition ou un dispositif de présentation. Ces invitations témoignaient de la volonté des FRAC de placer l’artiste au cœur de leurs activités, de l’acquisition à la production, de la diffusion à la médiation, des résidences aux publications. Parallèlement à l’exposition nationale présentée aux Abattoirs – Musée d’art moderne et contemporain de Toulouse, où les projets étaient réunis, chaque institution a développé des projets au niveau régional.
Le FRAC Champagne-Ardenne a choisi d'inviter le studio de design graphique Gavillet & Rust, responsable de son identité graphique depuis 2008, à concevoir une exposition autour de sa collection. Le graphisme occupe en effet une place particulièrement importante pour le FRAC Champagne-Ardenne, qui a travaillé avec M/M Paris de 1994 à 2007 avant d’entamer une nouvelle collaboration avec Gavillet & Rust à partir de 2008. La présence, sur le territoire régional, du Festival international de l’affiche et du graphisme de Chaumont, explique également l’intérêt marqué du FRAC vis-à-vis de ce domaine de création.
Les designers ont conçu leur projet en portant un regard inédit sur la collection du FRAC, c’est-à-dire en l’abordant à travers le prisme de l’image, de sa reproduction et de sa diffusion. Ils ont créé une série d’affiches produites en sérigraphie au format français (120 x 176 cm). Pour ce faire, ils ont sélectionné 20 visuels d’œuvres parmi les 788 illustrant la collection ; le titre du projet reprend les noms des artistes qui les ont réalisées. À partir de ces images, les graphistes ont élaboré un système combinatoire extrêmement complexe, conçu avec l’aide d’un ingénieur mathématicien de l’École Polytechnique de Zurich. En utilisant cinq couleurs différentes – cyan, magenta, jaune, noir et argent –, ils ont ainsi obtenu, via un savant jeu d’impressions et de surimpressions, un nombre de combinaisons très important parmi lesquelles ils ont sélectionné une centaine d’affiches différentes, qui ont chacune été tirées à dix exemplaires. Il ne s’agit donc pas d’une simple manipulation graphique mais bien d’une exposition à part entière.
Le projet conçu par Gavillet & Rust est une coproduction du FRAC Champagne-Ardenne (Reims) et du Centre national des arts plastiques (Paris). En 2013, un set complet de 100 affiches est entré dans la collection du CNAP – Centre national des arts plastiques à Paris et un autre dans la collection du FRAC Champagne-Ardenne à Reims, enrichissant ainsi les collections nationales françaises.
Informations pratiques :
ELAC, galerie de l'ECAL / Ecole cantonale d'art de Lausanne
5, Avenue du Temple
CH - 1020 Renens / Lausanne
T : 0041 21 316 99 33
www.ecal.ch
Exposition ouverte du lundi au samedi, de 11h00 à 17h00
Dara Birnbaum, Tom Burr, Martin Boyce, Julien Carreyn, John Coplans, Erik Dietman, Jimmie Durham, Latifa Echakhch, Ruth Ewan, Robert Filliou, Aurélien Froment, Cyprien Gaillard, Luigi Ghirri, Paolo Gioli, Rodney Graham, Lothar Hempel, Pierre Huyghe, Barbara Kasten, Matt Mullican, Christodoulos Panayiotou, Émilie Pitoiset, Lili Reynaud-Dewar, Clément Rodzielski, Jeff Wall, Franz West, Michele Zaza
Opening on Wednesday July 2, 2014 from 6pm
Curators: Leonardo Bigazzi and Florence Derieux
As Reims and Florence approach their 60th anniversary as twinned cities, FRAC Champagne-Ardenne has been invited by the Museo Marino Marini in Florence to exhibit a selection of works from its collection. Reims was the very first city with which Florence chose to twin. This convention was signed on 3rd July 1954. Exactly sixty years on, FRAC Champagne-Ardenne and the Museo Marino Marini are set to celebrate the close relationship enjoyed by their respective cities.
The exhibition 30/60, Opere della collezione del FRAC Champagne Ardenne, curated by Leonardo Bigazzi and Florence Derieux, brings together a number of emblematic works from the FRAC collection. This includes almost 800 works of art, reflecting the amazing diversity of contemporary art practices (painting, sculpture, photography, drawings, video, installation) from 1960 to the present day.
Located in the historic heart of Florence, the Museo Marino Marini is the ideal institution to host this exhibition, as it is here that one of the most ambitious programs in Italy has been developed. This project will offer the Florentine public a thematic exhibition bringing together the major figures from the French and Italian art scene.
During the renovation of the FRAC Champagne-Ardenne in Reims, a year-long programme of collaborations and offsite projects with artists, professionals and different partners is being developed in France and abroad.
This exhibition is organized under the patronage of the City of Florence. It is supported by the City of Reims, the French Ministry of Culture and Communication, the Regional Council of Champagne-Ardenne, the Institut Français Firenze, the Fondazione Nuovi Mecenati, and the OAC Ente Cassa di Risparmio di Firenze.
With support from Champagne Pommery
Information:
Museo Marino Marini
Piazza San Pancrazio
I - 50123 Florence
T +39 (0)55 219 432
www.museomarinomarini.it
Exhibition open on Monday, and from Wednesday to Saturday 10pm-5pm
Curator: Antoine Marchand
Appropriation, recycling, diversion and other displacements inhabit the work of Guillaume Constantin. Developing work that is essentially sculptural and installation-based, he regularly conceives displays or does actions on pre-existing exhibition systems, in particular in museums, interrogating our relationship to the work of art or the object, its collection and methods of showing it, as well as its circulation, its story, within different contexts that make it possible to find a balance between conservation and disappearance, visibility and absence. In this way, the artist literally puts the exhibition venue back into play, and at the same time, proposes a new interpretation and reinvention of it, which summons up memory and traces of the past.
His proposal for the Reims Cryptoportique, entitled Si personne ne me voit. Je ne suis pas là du tout [If nobody sees me, I'm not there at all] is thought out especially for this location, in keeping with his mission. Reflecting on the successive attributions of this singular place, time after time a Roman temple, commercial and storage hive, Guillaume Constantin sought to reveal the traces left by various activities throughout the centuries. To do this, he found pre-existing elements, uncovered by delving into the repertoire of forms and protocol that he had built up over the years: bringing together Baroque elements or recalling the “Antiform” dear to Robert Morris, reminiscences of Minimal Art for the use in particular of industrial materials, importance of randomness, times past, in the process of the work itself.... So many references compounded to unveil the memory of this extraordinary place. However, rather than an ostentatious and spectacular gesture, Guillaume Constantin opted here for a latent presence, a quasi theatral form as though awaiting to be activated, like a ghostly foot print, thereby recalling his Everyday Ghosts, a series of photographs begun in 2008 which seeks to explore the strangeness of our daily life.
Guillaume Constantin was born in 1974 in Tours; he lives and works in Paris). He recently had solo shows at the CRAC Languedoc Roussillon in Sète (La Constante des variables, 2014) and at the Musée des Arts Décoratifs in Bourges (Petite Roque, Grande Roque, 2013) — part of the exhibition cycle “On n’est pas sorti de l’objet”, organized by La Box (Bourges). In 2013, he was included in the exhibition La Méthode des lieux, part of the exhibition cycle “Le Tamis et le Sable”, on view at the Maison Populaire in Montreuil. He is also in charge of the exhibitions at the Instants Chavirés (Montreuil), and he is represented par the gallery Bertrand Grimont, Paris.
The exhibition of Guillaume Constantin is realized in partnership with the City of Reims.
Cryptoportique
Place du Forum
F-51100 Reims
Open everyday from 2pm to 6pm
Free entrance
Vernissage le jeudi 14 novembre 2013 à 18h30
Artistes : Robert Adams, Saâdane Afif, Francesco Arena, Charles Atlas, Sylvie Auvray, Davide Balula, Dara Birnbaum, Anna Blessmann & Peter Saville, John Bock, Nicolas Boulard, Chris Burden, Tom Burr, Stéphane Calais, Pier-Paolo Calzolari, Mircea Cantor, Antoine Catala, Guy de Cointet, John Coplans, Andrew Dadson, Danica Dakic, Plamen Dejanoff, Marcelline Delbecq, Jeremy Deller & Alan Kane, Erik Dietman, Willie Doherty, Jimmie Durham, Eric Duyckaerts, Latifa Echakhch, Ruth Ewan, Robert Filliou, Cyprien Gaillard, General Idea, Dan Graham, Rodney Graham, Raymond Hains, Sharon Hayes, Lothar Hempel, Pierre Huyghe, Alain Jacquet, Pierre Joseph, Jesper Just, Barbara Kasten, Yuri Leiderman, Glenn Ligon, Michel Majerus, Nicola Martini, Gustav Metzger, Matt Mullican, Ciprian Mureşan, Lisa Oppenheim, Christodoulos Panayiotou, Seth Price, Philippe Ramette, Lili Reynaud Dewar, Joëlle Tuerlinckx, Uri Tzaig, Julia Wachtel, Emily Wardill, Apichatpong Weerasethakul, James Welling.
Commissaire de l'exposition : Florence Derieux
L’Expérience Pommery #11 célèbre le 30e anniversaire du FRAC Champagne-Ardenne dans les caves des champagnes Pommery que Paul-François et Nathalie Vranken ouvrent chaque année aux artistes de notre temps. L’exposition a été confiée à Florence Derieux, directrice du FRAC Champagne Ardenne depuis 2008. matali crasset, designer et présidente du FRAC depuis 2012 a également accepté l’invitation du Domaine Pommery en réalisant la scénographie de l’exposition. Une Odyssée : les 30 ans du FRAC Champagne-Ardenne s’articule, d’une part, autour de la présentation de 30 chefs-d’œuvre issus de sa remarquable collection dans des espaces encore inédits du Domaine Pommery et, d’autre part, d’un spectaculaire parcours d’œuvres dans ses magnifiques et mystérieuses caves aménagées par Madame Pommery à la fin du 19e siècle, s’appuyant sur les anciennes crayères gallo-romaines. A cela s’ajoute la redécouverte d’une œuvre monumentale du célèbre artiste américain Chris Burden et sa restauration, initiée grâce à la générosité du groupe Vranken-Pommery. Enfin, le projet développé par le studio de design graphique Gavillet & Rust autour de la collection du FRAC Champagne-Ardenne dans le cadre de la manifestation nationale des 30 ans des FRAC est également présenté sous la forme d’affiches dans l’espace public rémois, de drapeaux à l’entrée du Domaine Pommery et de panneaux JCDecaux dans les caves.
Une Odyssée, s’inspirant de ces lieux extraordinaires et de la célèbre épopée grecque antique, se développe sous la forme d’un récit de voyage empli d'aventures singulières conté par des voix multiples. Illustrant différents points de vue et offrant des choix de lecture divers, l’exposition reflète ainsi trente ans d’une aventure commune animée par une multitude d’individus qui, chacun et tous ensemble ont écrit l’histoire de cette institution unique. Trente ans d’art, de recherche, de production, d’expérimentation, d’échanges, de collaborations, d’expériences… Une Odyssée illustre un chemin parcouru et à parcourir encore pour se trouver, ou se retrouver. L’exposition permet par exemple de rendre un hommage appuyé à Raymond Hains, artiste incontournable et figure tutélaire du FRAC Champagne-Ardenne, et à son exposition fondatrice, intitulée Paris/Pâris, organisée en 1987 au Centre d’art Passages à Troyes.
Exposition réalisée avec le soutien de JCDecaux - Direction régionale Lorraine-Champagne-Ardenne.
Informations pratiques :
Domaine Pommery
5, Avenue du Général Giraud F-51100 Reims
Créateurs invités :
Francis Baudevin, Marc Bauer, Otto Berchem, Alejandro Cesarco, Marc Camille Chaimowicz, Jordi Colomer, Alain Declercq, Marcel Dinahet avec Jean-Marc Huitorel (critique d'art), Claire Fontaine, Gavillet & Rust, Monica Grzymala, Éric Hattan, Bertrand Lacombe et Sophie Dejode, Vincent Lamouroux, Guillaume Leblon, Laurent Mauvignier, Anita Molinero avec Paul Bernard (critique d'art), Laurent Montaron, Hugues Reip, Bernard Tschumi, Olivier Vadrot, Xavier Veilhan, Cecilia Vicuña, Heidi Wood, Raphaël Zarka, Wilhiam Zitte
Sous l’intitulé Les Pléiades, une référence à la fois littéraire et stellaire, les 23 FRAC ont élaboré un projet collectif et singulier qui prend pour principe fondateur le regard des artistes sur les collections. Tout au long de l’année 2013, chaque FRAC a ainsi convié un ou plusieurs créateurs à concevoir une exposition ou un dispositif de présentation à partir de sa collection. Ces invitations témoignent de la volonté des FRAC de montrer combien l’artiste est au coeur de leurs activités, de l’acquisition à la production, de la diffusion à la médiaition, des résidences aux publications.
Ces 23 projets sont réunis aux Abattoirs au sein d’une même présentation. Véritable polyphonie, cette exposition propose des regards différents comme autant de variations à partir des oeuvres et des espaces investis.
L’exposition Les Pléiades s’inscrit dans le cadre des Pléiades - 30 ans des Frac, une manifestation nationale organisée par les 23 Frac et Platform.
Informations pratiques :
Les Abattoirs
76, allées Charles-de-Fitte
F-31300 Toulouse
http://www.lesabattoirs.org/
Exposition ouverte du mercredi au dimanche de 11h00 à 19h00 (nocturnes jusqu’à 20h les jeudis)
Works by Jeremiah Day, Tacita Dean, Marcelline Delbecq, Willie Doherty, Lothar Hempel, Matthew Day Jackson, Cameron Jamie, Glenn Ligon, Raymond Pettibon, Bernhard Rüdiger, Wilhelm Sasnal, Catherine Sullivan, Luca Vitone, Tris Vonna-Michell.
Curator: Antoine Marchand
Marcelline Delbecq and Jeremiah Day will each realize a performance on the opening night.
Guided tour for the Friends Association by Antoine Marchand, curator, on Saturday 29 January 2011 at 2 pm.
À l'invitation du centre d'art contemporain Passages, le FRAC Champagne-Ardenne a conçu une exposition dans laquelle sont principalement réunies des œuvres appartenant à sa collection, mais également à d'autres collections, publiques et privées, ainsi que des performances qui seront présentées par certains des artistes le soir du vernissage de l'exposition.
Le « storytelling », ou l'art de raconter des histoires. Cet anglicisme, entré ces dernières années dans le langage courant, qualifie notamment la manière dont les hommes politiques orientent aujourd'hui leurs discours pour mieux manipuler l'opinion publique. Toutefois, bien avant d'être une « arme de distraction massive », le « storytelling » trouve son origine dans une tradition ancestrale de la transmission par voie orale, bien antérieure à l'invention de l'écriture. Un des exemples les plus emblématiques de ce mode de communication et d'échange trouve sa source en Afrique, où les conteurs déclamaient la vie de leur tribu au travers d'histoires mêlant allégrement fiction et réalité. Cette tradition a ensuite perduré chez les esclaves noirs américains, qui trouvaient dans ces récits un moyen d'évasion et de résistance face à leurs conditions de vie dramatiques.
Les différents artistes réunis dans l'exposition Storytellers ne s'inscrivent pas nécessairement dans une tradition de l'oralité. Néanmoins, entre mythologie personnelle, relecture d'évènements historiques ou récit d'anticipation, ils cherchent tous à stimuler notre imaginaire par une amorce de narration, ouvrant ainsi une multitude de possibles.
Exposition du 26 novembre 2010 au 5 février 2011
Vernissage le jeudi 25 novembre à partir de 18h30, en présence des artistes
Centre d'art contemporain Passages
9, rue Jeanne d'Arc
F-10 000 Troyes
T 03 25 73 28 27
Oeuvres de Cyprien Gaillard, Valérie Jouve, Didier Marcel
Dans le cadre de la 4e Semaine des cultures urbaines, la Ville de Saint-Dizier a convié le FRAC Champagne-Ardenne à investir les espaces du musée municipal pour y présenter une sélection d'œuvres de sa collection.
Dans un contexte qui n'est plus celui de la ville historique, mais bien celui d'une ville diffuse et éclatée, les constructions récentes témoignent d'une situation nouvelle caractérisée par l'absence de sens du territoire, qui semble se construire tout en se décomposant, qui est devenu un espace d'éternelle périphérie où ne subsiste aucune mémoire culturelle.
Fascinantes, oniriques ou plus ancrées dans une réalité sociale et politique, les œuvres réunies dans l'exposition Tales of the City ont en commun de s'interroger sur une période aujourd'hui révolue, où architecture et progrès social allaient forcément de pair : architecture fonctionnaliste, grands ensembles, habitat collectif... Autant de termes et de concepts qui ont largement été remis en cause, et les artistes présentés dans cette exposition ne dérogent pas à la règle en faisant de la critique de ces théories liées aux utopies modernistes un élément central de leurs pratiques.
On retrouve également dans les œuvres de l'exposition une relation forte à la notion d'entropie chère à l'artiste américain Robert Smithson (1938-1973). Ce qui est prépondérant selon lui, c'est que le temps peut s'imposer tôt ou tard sur les constructions humaines, qu'un jour ou l'autre il parvient à prendre le dessus sur l'édifice, le réduisant à l'état de ruine.
L'œuvre photographique, filmique, graphique et picturale de Cyprien Gaillard (né en 1980 à Paris ; vit et travaille à Berlin) prend sa source dans l'observation du paysage rural et urbain et l'exploration des rapports entre nature et architecture. L'artiste est fasciné par les grands ensembles architecturaux et l'action de l'homme sur son environnement. Développant une forme très personnelle de Land art, fasciné par l'œuvre de Robert Smithson et la notion d'entropie qu'il a développée dans son travail, Cyprien Gaillard mène, dans une démarche oscillant entre romantisme et vandalisme, une recherche sur les traces laissées par l'homme dans la nature.
Le film Cities of Gold and Mirrors a été produit par Cyprien Gaillard pour son exposition monographique au FRAC Champagne-Ardenne en 2009 et tourné en 16mm au Mexique, à Quintana Roo, dans la province du Yucanan. Il est composé de cinq scènes situées à l'intérieur et à l'extérieur de la ville de Cancun, fondée au début des années 1970, au moment où disparaissait Smithson, qui avait lui-même beaucoup travaillé dans cette région. Apparaissent des vacanciers américains, un hôtel, des dauphins nageant dans la piscine de cet hôtel, un membre d'un gang célèbre de Los Angeles, les Bloods, dansant sur les ruines d'un site archéologique Maya appelé El Rey, la façade en miroir d'un immeuble en train d'être démoli et l'intérieur d'une immense boîte de nuit...
La démarche de Didier Marcel (né en 1961 à Besançon ; vit et travaille à Dijon) est centrée sur l'idée d'opposition et de contraste qui consiste à extraire certains éléments, souvent les plus banals, de leurs contextes originels pour les réintroduire dans l'espace muséal. Sans titre (Seita), 2004, montre, sur un socle rotatif, une maquette de l'ancienne usine Seita de Dijon, alors en cours de destruction. A l'inverse d'une maquette d'architecture traditionnelle, censée présenter un projet en cours ou à venir, cette œuvre affirme sa dimension de monument à la mémoire d'un passé industriel en train de disparaître. Le socle giratoire fait lui référence au monde du commerce et confère à l'ensemble un statut paradoxal, comme si l'on faisait la promotion de la ruine.
Valérie Jouve (née en 1964 à Saint-Etienne ; vit et travaille à Paris et Jérusalem) confronte physiquement des architectures périurbaines à des visages et des corps, dans des portraits urbains d'une grande intensité. Anthropologue de formation, photographe et vidéaste, elle est l'une des artistes françaises les plus importantes de sa génération. Son œuvre se situe volontairement entre un enregistrement quasi documentaire de la réalité urbaine et des propositions scéniques très élaborées tendant vers la fiction. Valérie Jouve s'intéresse aux zones périphériques, aux espaces délaissés et à la manière dont l'individu les habite et leur résiste.
Invitée par le FRAC Champagne-Ardenne en résidence dans le quartier du Vert-Bois de Saint-Dizier en 2009, elle y réalise, avec la participation des habitants du quartier, un travail sur le « portrait de famille ». A l'occasion de l'exposition Tales of the City, l'artiste présente un diaporama inédit rassemblant les images déjà réalisées, première étape d'un travail en cours : « Dans le rapport à l'image, il y a une multiplicité de sens. Toutes les images ont dans le même temps une valeur documentaire et leur émotion propre. Pour moi, l'histoire que l'on vit se voit autant dans les corps que dans les lieux. J'aimerais accompagner, à ma manière le monde d'aujourd'hui ».Remerciements : Valérie Jouve ; les habitants du Vert-Bois ; FRAC Bourgogne, Dijon ; Galerie Xippas, Paris
Exposition du 17 avril au 6 juin 2010
Vernissage le vendredi 16 avril 2010
Musée municipal
17, rue de la Victoire
52100 Saint-Dizier
T 03 25 07 31 26
Oeuvres de Christian Andersson, Davide Balula, Nicolas Boulard, Benoît Broisat, Claude Closky, Willem Cole, Sébastien Gouju, Harold Guérin, Raymond Hains, Alain Jacquet, Philippe Mayaux, Laurent Montaron, João Penalva, Bruno Perramant, Uri Tzaig
Commissaire de l'exposition: Florence Derieux
À l'invitation du centre d'art contemporain Passages, le FRAC Champagne-Ardenne a conçu une exposition dans laquelle sont réunies des œuvres de sa collection réalisées par des artistes de générations et de nationalités différentes ainsi que des œuvres produites spécialement à cette occasion par un jeune artiste lorrain ayant été récemment invité à travailler en Région dans le cadre de la résidence d'artistes interrégionale des Frac du Grand Est.
L'exposition explore la question de la perception. Partant d'un constat - chacun des sens humains peut être trompé, que ce soit de manière objective (illusion d'optique) ou subjective (différence ou absence de perception, désir de croire...) - elle réunit des œuvres qui, toutes, produisent une illusion. Nous percevons en effet par les sens, mais également par l'esprit ; nous percevons donc en fonction des stéréotypes que nous avons en mémoire. La notion de perception est d'ailleurs appréhendée, en psychologie, comme le processus de recueil et de traitement de l'information sensorielle. Ainsi, une perception déformée d'un sens constitue une illusion. L'expérimentation permet de la révéler. Pourtant, c'est bien souvent l'illusion qui, nous confrontant soudainement à une réalité « à plusieurs entrées », nous amène à considérer et à imaginer d'autres possibles. C'est cette dimension que L'avenir d'une illusion se propose d'explorer.
Prenant pour titre celui d'un ouvrage du célèbre psychanalyste autrichien Sigmund Freud publié en 1927 cette exposition rassemble un corpus d'œuvres très hétérogènes, mais qui ont toutes en commun de mettre en doute nos convictions les plus intimes. Ainsi, certains artistes, tels Christian Andersson ou Harold Guérin, jouent sur les illusions d'optique pour mieux nous tromper. D'autres encore, à l'instar de Benoît Broisat, s'approprient des effets spéciaux résolument « lowtech» qui modifient notre perception, pour paradoxalement nous confronter à la réalité du conflit afghan. Chez Sébastien Gouju, c'est par le détournement d'éléments familiers que s'opère ce trouble de la perception. Ces illusions peuvent également résulter de savants jeux d'échelle et prendre des formes pour le moins psychédéliques - le Jupiter Donut en orbite d'Alain Jacquet - ou beaucoup plus poétiques, avec l'installation silencieuse de Davide Balula. Autant de propositions troublantes qui s'appréhendent par l'expérimentation et la confrontation directe avec les œuvres et mettent à mal nos certitudes.
Exposition du 18 septembre au 30 octobre 2009
Vernissage le 17 septembre 2009 à 18h00, en présence des artistes
Centre d'art contemporain Passages
9, rue Jeanne d'Arc
F-10 000 Troyes
T 03 25 73 28 27
Œuvres de Tobias Bernstrup, Julien Discrit, Jimmie Durham, Latifa Echakhch, Adriana Garcia Galan, Raymond Hains, Pierre Huyghe, Valérie Jouve, Glen Rubsamen, Raphaël Zarka
Dans le cadre de la 3e Semaine des cultures urbaines, la Ville de Saint-Dizier a convié le FRAC Champagne-Ardenne/ Fonds régional d'art contemporain à investir les espaces de son musée municipal pour y présenter une sélection d'œuvres de sa collection.
Les œuvres réunies dans l'exposition Mythologies urbaines explorent la ville de différentes manières, s'appropriant des éléments de son histoire et de son quotidien comme pour inventer d'autres mythes et légendes.
Ce jeu entre passé et présent trouve un écho plastique inattendu chez Raphaël Zarka. A la fois réappropriation d'une forme artistique et dialogue entre des cultures a priori éloignées Riding Modern Art, une collection photographique autour de Spatial Composition 3 (1928) de Katarzyna Kobro (2007) est constituée de photographies de skateurs évoluant sur des sculptures urbaines au cœur de l'espace public devant lesquelles l'artiste présente la réplique d'une sculpture de 1928, comme un écho aux utopies déchues de la modernité.
A l'inverse, Julien Discrit joue d'un rapport intime à la ville. Ainsi, Carte mémoire et Carte mémoire (Paris), deux œuvres produites par le FRAC Champagne-Ardenne en 2008, lui permettent de dresser une topographie personnelle à usage individuel des lieux qu'il fréquente, à la manière d'un « rebbelib », une carte de navigation utilisée au 19e siècle dans la région des îles Marshall.
Avec La Toison d'or (1993), Pierre Huyghe explore quant à lui l'espace social d'une ville, Dijon. Nom donné à un centre commercial après avoir été celui d'un ordre médiéval dont la ville a tiré ses armoiries, le mythe de la « toison d'or » est réactivé par l'artiste dans une manifestation où des adolescents coiffés de têtes d'animaux traînent sur l'aire de jeux d'une cité HLM. Un dépliant sans commentaire, déposé au syndicat d'initiative, annonce cette manifestation. Ceux qui y assistent en deviennent partie constituante. La ville est ici traitée comme un organisme régi simultanément par ses services publics, les événements qui s'y produisent, et le comportement de ses habitants.
Jimmie Durham affirme lui aussi, avec le Bâton pour marquer le centre du monde à Reims (1996), cette relation très subjective à la ville, qui pour un instant peut devenir un centre du monde possible.
Ce rapport très personnel à l'espace urbain se retrouve chez Raymond Hains qui, dans la série Cours Langlet (1998), s'invente une géographie inédite, lexicale et ludique, à partir d'une rue de Reims.
Valérie Jouve confronte physiquement des architectures périurbaines à des visages et des corps dans des portraits urbains d'une grande intensité. Parallèlement à l'exposition Mythologies urbaines, Valérie Jouve est invitée en résidence à Saint-Dizier par le FRAC Champagne-Ardenne. Ce projet devient ainsi le point de départ d'un important travail photographique que l'artiste développe actuellement avec les habitants du quartier du Vert-Bois.
Dans Sans titre (11 mars 2005) (2005), l'artiste marocaine Latifa Echakhch aborde la ville en tant qu'espace politique. Cette vidéo montre un long plan séquence sur une rue de Paris avant, pendant et après une manifestation. Apparaissent à l'écran les protagonistes habituels (service d'ordre, politiques, manifestants, policiers...) jusqu'à l'arrivée des services de nettoyage de la ville qui, méthodiquement, effacent les traces de l'événement, jusqu'à la prochaine manifestation. L'espace public est ainsi continuellement occupé, réapproprié par les manifestants, mais l'œuvre aborde dans le même temps la question de la portée de toute action humaine, et bien sur celle de l'artiste.
L'artiste colombienne Adriana Garcia Galan joue également avec humour de cette relation au politique dans sa vidéo intitulée Speechbox (2006). Un « beatboxer » réinterprète les discours de vœux du Président de la République française de l'époque devant un décor urbain banal et sans qualité.
Symbole triomphant de la réunification de Berlin, la Potsdamer Platz est rapidement devenu un ensemble architectural qui juxtapose commerces, culture de masse, bureaux et habitats, dans un oubli permanent de son passé. L'œuvre Potsdamer Platz (Unreal Edit) (2001), de l'artiste suédois Tobias Bernstrup, est un jeu vidéo sombre et désespéré qui affirme la virtualité de ces nouveaux espaces urbains sans mémoire.
Cette relation ambigüe au divertissement se retrouve également dans les deux tableaux de l'américain Glen Rubsamen, Point photo, Pocahontas Village (1997) et Discovery Land Station (1998), qui représentent des paysages en apparence romantiques, mais qui ne sont pourtant rien d'autre que des points de vue photographiques sur des parcs d'attraction. Lieux « mythiques » par excellence, les parcs d'attraction nous renvoient à nos attentes, bien souvent conventionnelles, que l'artiste, à travers ses compositions méticuleuses, cherche à perturber.
Exposition du 17 avril au 14 juin 2009
Vernissage le jeudi 16 avril 2009
Musée municipal
17, rue de la Victoire
52100 Saint-Dizier
03 25 07 31 26
Œuvres de Hélène Agofroy, Benoît Broisat, Julien Discrit, Luigi Ghirri, David Renaud
Commissaire de l'exposition : Marc Bembekoff
« L'œil ne voit pas, il construit, il imagine l'espace. La carte n'est pas un objet mais une fonction ». Christian Jacob, L'empire des cartes. Approche théorique de la cartographie à travers l'histoire, Albin Michel, Paris, 1992, p. 21
En résonance avec les « chroniques de voyage », thématique développée par le Château du Grand Jardin, le Frac Champagne-Ardenne / Fonds régional d'art contemporain propose avec L'envers des cartes une exposition au sein de laquelle Hélène Agofroy, Benoît Broisat, Julien Discrit, Luigi Ghirri et David Renaud présentent leur propre conception de la cartographie.
L'intérêt actuel des artistes pour la cartographie n'est pas anodin, il est même symptomatique d'une époque de transition où l'application de technologies à la géographie permet de radiographier la terre entière (notamment avec le logiciel Google Earth). Alors que les techniques contemporaines s'efforcent de mesurer avec précision les données physiques du relief terrestre, la carte peut se voir investie d'un rapport intime qui traduit une certaine subjectivité de la perception.
Si les cartes donnent à lire les éléments constitutifs d'une information physique (via un ensemble de traits, de lettres, de formes et de couleurs), les artistes présentés ici donnent à voir des cartes personnelles et subjectives, détournant habilement le vocabulaire usuel de la cartographie. David Renaud tire ainsi parti des données cartographiques pour en extraire leur plasticité (des monochromes de couleur ou des sculptures monumentales façonnées par le relief). En réutilisant un objet connu et utilisé par tous, Hélène Agofroy brouille les pistes de notre supposée connaissance de la carte de France. Julien Discrit et Benoît Broisat proposent quant à eux une lecture inédite du monde défiant toute objectivité scientifique : leur expérience personnelle d'un territoire prévaut sur la neutralité scientifique. Enfin, en sillonnant l'Italie tout en relevant ses caractéristiques a priori anodines, Luigi Ghirri, tel un chroniqueur, radiographie un pays entier à sa manière.
Contre l'objectivité supposée de la géographie, les artistes de cette exposition se réapproprient un médium auquel ils vont conférer une dimension plastique et poétique, proposant par-là même des interprétations plurielles du sens que l'on peut donner à l'espace.
Exposition du 20 septembre au 21 décembre 2008
Vernissage le vendredi 19 septembre 2008 à partir de 18h
Centre culturel de rencontre du Grand jardin
5 avenue de la Marne
F-52300 Joinville
T +33 (0)3 25 94 17 54
F +33 (0)3 25 94 62 42
http://www.legrandjardin.com
Ouvert du mercredi au lundi de 14h à 18h