
on ne peut régner innocemment
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Francis Alys, Dara Birnbaum, Jordi Colomer, Jimmie Durham, Latifa Echakhch, Ruth Ewan, Robert Filliou, Felix Gonzalez-Torres, Pierre Huyghe, Ciprian Muresan, Philippe Parreno, Jozef Robakowski
Vernissage le jeudi 28 juin 2012 à partir de 19h00
Commissaire de l'exposition : Antoine Marchand
À l’invitation du centre d’art contemporain Passages, le FRAC Champagne-Ardenne a conçu une exposition dans laquelle sont principalement réunies des œuvres appartenant à sa collection, mais également des œuvres produites spécialement à cette occasion, ainsi que des emprunts à d’autres institutions.
En écho à la situation politique et économique actuelle et aux nombreux mouvements de contestation qui émergent depuis quelques mois de par le monde, l’exposition On ne peut régner innocemment réunit un ensemble d’œuvres qui abordent les questions de l’engagement et de la protestation, et notamment la manière dont les artistes s’emparent de ces formes dans leur travail, qu’ils les détournent pour en proposer une relecture toute personnelle, s’attachent au contraire à rester au plus près de l’évènement, s’intéressent à l’actualité la plus brûlante ou reviennent sur des évènements historiques.
Ainsi de Ciprian Muresan, qui se penche sur la crise actuelle, mais par un biais détourné qui rend son propos encore plus grinçant et percutant. Francis Alÿs revient sur un évènement politique d’importance survenu à Mexico en 1968, alors que Józef Robakowski offre un témoignage sur la fin des régimes communistes en Europe de l’Est, à travers un film réunissant des images captées durant plus de vingt ans, collecte de fragments du quotidien aussi rare que précieuse. Quant à Felix Gonzalez-Torres, il revient sur la situation politique et sociale aux États-Unis dans les années 1980.
Robert Filliou dénonce, lui, les constructions imaginaires que sont en réalité les frontières nationales. Creusant le même sillon, Jimmie Durham, militant de longue date de la cause indienne, se propose de marquer le centre du monde à Reims, manifeste aussi poétique qu’utopique pour une conception nomade du monde.
C’est un manifeste d’une toute autre nature que propose Philippe Parreno, réminiscence des slogans utopiques des années 1960, tandis que la manifestation organisée par Pierre Huyghe cherche à questionner l’espace social d’un grand centre urbain. Jordi Colomer, avec ses Anarchitekton, s’interroge lui aussi sur l’espace social de grandes mégalopoles telles que Barcelone, Bucarest, Osaka ou Brasilia, inventant de nouvelles lectures de la réalité urbaine, tout en faisant écho aux théories de Malevitch ou de Gordon Matta-Clark.
Latifa Echakhch et Dara Birnbaum documentent, à leur manière, des rassemblements populaires, à Paris pour la première et sur le campus universitaire de Princeton pour la seconde. Enfin, Ruth Ewan revient sur un moment particulier de l’Histoire française, l’abandon du calendrier grégorien, le 5 octobre 1793, en faveur d’un modèle complètement nouveau, baptisé « calendrier français républicain ». Le titre de l’exposition fait d’ailleurs référence à un texte de St Just, prononcé le 13 novembre 1792, à propos du jugement de Louis XVI.
Remerciements : Centre national des arts plastiques (CNAP) – ministère de la Culture et de la Communication, Paris ; Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris ; FRAC Lorraine, Metz ; galerie Michel Rein, Paris.
Centre d'art contemporain Passages
9, rue Jeanne d'Arc
10000 Troyes