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Oeuvres de Davide Balula, Célèste Boursier-Mougenot, Danica Dakic, Ceal Floyer, Jesper Just, Jan Kopp, Christian Marclay, Carsten Nicolaï, Caecilia Tripp.
Cette exposition, dont le titre facétieux détourne un tube pop fameux, fait le constat d’une résurgence d’œuvres sonores dans la création plastique actuelle. Essentiellement composée d’œuvres récemment acquises par le FRAC Champagne-Ardenne, l’exposition interroge les nouvelles règles de composition et les nouveaux modes de création aussi bien dans le domaine musical que dans celui de l’art contemporain.
Cette rencontre entre la musique et les arts visuels résulte souvent d’une réflexion sur la notion même d’objet d’art mais également sur les limites des institutions auxquelles ceux-ci sont destinés. Musées ou salles de concert conditionnent des formes d’art qui n’entendent pas rester figées. Ainsi, des musiciens tels que Céleste Boursier-Mougenot ou Carsten Nicolaï, sans jamais se départir de leurs propres recherches musicales investissent de façon volontaire et naturelle des lieux d’exposition.
De grands artistes mènent également aujourd’hui une carrière de musicien : Par exemple, Christian Marclay, dont on verra bientôt un important projet autour de la collection du Musée de la Musique à Paris et qui dans une œuvre acquise cette année par le FRAC Champagne-Ardenne, conjugue le reportage photo dans la lignée des graffitis de Brassaï, avec l’ « interdétermination » et l’ouverture musicale que John Cage a apporté à la création contemporaine. C’est également le cas du jeune artiste Davide Balula dont le travail remarquablement silencieux et poétique n’en est pas moins le fruit des recherches musicales qu’il mène en parallèle.
Par ailleurs, d’autres artistes font des propositions qui questionnent de façon radicale et nouvelle la sculpture ou l’installation en tirant un parti inattendu des théories musicales les plus récentes. Ceal Floyer propose ainsi un dialogue entre installation sculpturale et technique du déphasage telle que Steve Reich a pu la définir et la développer.
Enfin, la musique est fortement liée à des contextes sociaux et culturels qui en font souvent la force. Caecilia Tripp dans sa relecture d’un texte de Gertrude Stein remet ainsi en perspective la créolisation de la culture afro-américaine au travers du rythme de la parole mais aussi de la musique hip-hop. Plus près de nous Danica Dakic dans un camp de réfugiés Roms au Kosovo utilise la musique comme un moteur de libération et de cristallisation des zones sombres de l’Histoire récente de l’Europe.
Sur une proposition de Laurence Hazout Dreyfus, à partir du 12 janvier, une dizaine d’artistes du Pavillon du Palais de Tokyo, formation post-diplôme internationale, présenteront au FRAC des œuvres inspirées de l’exposition et remettront en perspective les interrogations nées de ce dialogue entre arts plastiques et musique. Ce sera également l’occasion d’une nouvelle présence de jeunes artistes internationaux en Champagne-Ardenne.

franz ackermann
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Le voyage, l’ailleurs, le déplacement sont au centre du travail de Franz Ackermann. C’est pour lui une méthode de travail, un sujet récurrent et un élément constituant de la réalisation de son oeuvre. Peintre en premier lieu, Ackermann mêle volontiers les techniques et les matériaux. Peintures murales, photographies, tableaux, dessins, sculptures, installations et éléments d’architectures composent des univers organiques envahissants, denses, symphoniques, baroques et psychédéliques. L’oeuvre affirme avec force son emprise globale sur le spectateur, le submergeant d’un flot de couleurs flamboyantes. La circularité et le mouvement en spirale renforcent la sensation de chaos originel d’une oeuvre pourtant parfaitement maîtrisée et composée.
Franz Ackermann combine avec adresse deux échelles antinomiques. D’abord celle de poche, de voyage, au plus près de son thème de prédilection : les Mental Maps. Ces "cartes mentales" sont des topographies imaginaires de villes qu’il traverse. La sensation, le souvenir et le regard subjectif sur un environnementétranger suscite une forme d’écriture automatique. Ces petites aquarelles oudessins aux couleurs vives, aux formes ovoïdes, évoquent des relevés stratigraphiques improbables qui renouvellent la forme traditionnelle du dessin de voyage.
Puis le gigantisme des tableaux Evasions, peintures monumentales que Franz Ackermann réalise dans son atelier de Berlin. Ces toiles se composent de larges plages de couleurs explosives, aux formes ondulantes et aquatiques, aux perspectives instables, tourbillonnantes, concentriques ou fuyantes créant une tension optique troublante, une déviation permanente de la réalité. Dans ces
installations, le spectateur est face à des forces contraires, s’exerçant aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur des tableaux, il est ainsi projeté au coeur de la composition.
La figure humaine est absente de l’oeuvre d’Ackermann, exception faite de l’image de l’artiste qui manifeste ponctuellement son omniprésence par une photographie ou une figure qui le représente. Cependant, sa peinture affirme avec force son ancrage dans les réalités sociales, géographiques et anthropologiques du monde contemporain. Elles se réfèrent au réel mais pas au visible. Ackermann offre une vision plutôt qu’un point de vue, une psycho-géographie plutôt qu’une cartographie ou une analyse rationnelle du territoire. Les oeuvres d’Ackermann inventent leurs approches au monde, où le banal et l’hallucinatoire, le fait divers et l’apocalypse se conjuguent dans une perspective explosive d’absolue nouveauté.
Le FRAC Champagne-Ardenne présente du 3 juin au 30 octobre 2005 la première exposition monographique en France de cet artiste allemand. Ackermann est l’un des principaux représentants d’un renouveau de la peinture en Allemagne. Son travail a été présenté au Stedelijk Museum d’Amsterdam, à la Biennale de Sao Paulo (2002) et de Venise (2004), au Palais de Tokyo à Paris et dans les galeries Neugerriemschneider à Berlin, Fortes Villaça à Sao Paulo, et Gavin Brown’s Enterprise à New York. Il est également l’un des artistes nommés pour le prix Hugo Boss 2004 organisé par le Guggenheim de New York. Franz Ackermann conçoit un
projet original pour l’espace d’exposition du Frac Champagne-Ardenne.
Commissariat d'exposition : Grazia Quaroni et François Quintin.

jeunisme II
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Oeuvres de Gilles Balmet, Nicolas Boulard, Sylvain Bourget, Benoit Broisat, Elie Cristiani, Julien Discrit, Julie Faure-Brac, Ariane Michel, Jean-Rémy Papleux, Mathieu Simon.
Deux ans après l'exposition Jeunisme 1, le FRAC Champagne-Ardenne renouvelle cette expérience prospective. Le terme de "jeunisme" a fréquemment été utilisé comme le reproche, souvent légitime, à l'adresse de projets institutionnels dans lesquels la jeunesse seule est l'argument esthétique. Pourquoi ne pas lire ce terme de "jeunisme" comme un parti pris de générosité à énoncer, un engagement possible et souhaitable envers la jeune création en gardant à l'esprit que la jeunesse artistique n'est pas une question d'âge, mais bien celle d'une oeuvre en devenir, d'une orientation résolue vers des directions incertaines.
Ces expositions proposent de donner une première lecture d'œuvres naissantes d'artistes qui n'ont pas encore reçu la reconnaissance des institutions d'art, assumant ainsi sans ambiguïté le rôle de soutien à la création au moment où elle est souvent la plus fragile.
Jeunisme 2 se nourrit du même engagement envers les artistes. Cette exposition accompagne non seulement le "passage à l'acte" d’une présentation publique d’œuvres nouvelles par une aide financière et logistique, mais nous offre également un espace d'expérimentations, là où l'œuvre nous donne toute sa vulnérabilité, son questionnement naissant et la sensibilité propre à chacun des artistes: Gilles Balmet, Nicolas Boulard, Sylvain Bourget, Benoît Broisat, Julie Faure-Brac, Elie Cristiani, Julien Discrit, Ariane Michel, Jean-Rémy Papleux, Mathieu Simon.
Autodidactes, jeunes diplômés des écoles d'art, ou bien artistes engagés dans une production artistique depuis quelques années, c'est pour beaucoup d'entre eux, une première occasion de déployer un travail nouveau dans un espace institutionnel et de le confronter à un public.
Jeunisme 2 est aussi l'occasion de réunir certains des acteurs culturels de Reims qui soutiennent la création contemporaine. Entre autres, l'événement Jeunisme 2 est conçu en partenariat avec le Centre culturel Saint-Exupéry et le studio de création musicale Césaré. L'exposition est proposée en conjonction des expositions au centre culturel pour l'enfance de Tinqueux.